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Évaluation des risques professionnels des cordonniers.

Dernière mise à jour : 19 oct. 2021

Véritable couteau suisse de la réparation de nos objets du quotidien, les cordonniers sont souvent les sauveurs de nos objets fétiches du quotidien. Qu’il s’agisse de travailler le cuir, le textile ou encore les métaux, leur savoir-faire est précieux, mais il les expose également à de nombreux risques professionnels : physiques, chimiques, ou encore biologiques.


Que ce soit dans le but de commencer une démarche d’évaluation et/ou de prévention des risques dans votre cordonnerie, ou bien pour poser les fondations de votre document unique d’évaluation des risques professionnels, cette fiche métier vous permettra de mettre en lumière les principaux risques professionnels spécifiques à votre profession de cordonnier.


Document Unique d'Evaluation des Risques Professionnels des Cordonniers

Notre Document Unique d'Evaluation des Risques Professionnels (DUERP) à destination des cordonniers est disponible en téléchargement. Il contient l'évaluation de tous les risques professionnels que rencontre les cordonniers dans leurs quotidiens, mais aussi les moyens de prévention auxquels recourir avec un calendrier de prévention des risques professionnels, le tout personnalisable.



Les risques physiques du métier de cordonnier.


Les premiers risques professionnels auxquels font face les cordonniers proviennent de l’utilisation d'outils coupants / tranchants. En effet, pour le travail du métal, du cuir ou du caoutchouc, les cordonniers sont amenés à utiliser des outils qui sont coupants et/ou tranchants (ex : machine à coudre, fraise pour fraisage, pantographe pour les gravures, tranchets, perceuse à colonne, clous, ciseaux, cisailles, alêne, etc.). Ces outils sont potentiellement source de blessures physiques. Pour le travail du métal, du cuir ou du caoutchouc, les cordonniers sont amenés à utiliser des outils qui sont coupants et/ou tranchants (ex : machine à coudre, fraise pour fraisage, pantographe pour les gravures, tranchets, perceuse à colonne, clous, ciseaux, cisailles, alêne, etc.). Ces outils sont potentiellement source de blessures physiques. Le risque est à la fois présent lors de l'utilisation de ces outils, mais aussi pendant le nettoyage de la zone de travail et lors des opérations de maintenances (ex : affutage des ciseaux, des forets, etc.). Les dommages possibles sont des coupures pouvant s'infecter en cas d'absence de désinfection, des plaies ouvertes provoquant des saignements importants (veine / aorte), voire des amputations.


Les deuxièmes risques professionnels proviennent des possibles heurts et happements provoqués par des machines équipées de pièces rotatives en mouvements. Cela vient du fait que pour travailler le cuir, le caoutchouc ainsi que le métal, les cordonniers sont amenés à utiliser des machines en rotations (ex : banc de travail pour les opérations de grattage). Le risque est présent lors de l'utilisation des machines avec des pièces en rotation, mais aussi lors de leurs nettoyages et de leurs entretiens. Les dommages possibles sont des hématomes, des fractures, des déchirements pouvant provoquer d'importante plaie ouverte voire des amputations des membres dans le pire des cas.


Les cordonniers sont également exposés à de possibles et importants Troubles Musculo Squelettiques. Les cordonniers peuvent être amenés à manutentionner d'importantes quantités d'objets au cours de leur journée de travail, principalement des chaussures. Ces manutentions répétées peuvent engendrer des dommages à court terme, mais aussi à long terme. Le risque est principalement présent lors de la manutention de grande quantité de chaussures dans des bacs par exemple. Le risque est majoré en fonction du poids manutentionné ainsi que de la distance de manutention. Les dommages possibles liés aux manutentions sont des dorsalgies (problème de dos) dues à la forte pression exercée sur la colonne vertébrale, avec parfois des sciatiques. A cela s'ajoute des problèmes ostéo-articulaires des membres supérieurs, notamment des tendinites au niveau des épaules et des coudes.


A cela s’ajoute le fait de travailler en posture debout prolongée. En effet, les cordonniers sont amenés à travailler essentiellement debout en raison de l'utilisation de différentes machines et outils. Une grande majorité de leurs taches ne peut être réalisée qu'en étant debout pour avoir suffisamment de force, ce qui implique un long maintien de cette posture. Le long maintien de la posture debout est une contrainte quotidienne pour les cordonniers, car l'utilisation de machines et d'outils est à la base du métier. Les dommages possibles engendrés par un long maintien de la posture debout sont des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, des douleurs dorsales ainsi que des lombalgies.


Qui dit travail debout prolongé dit également risque de chute de plain-pied. Les cordonniers y sont exposés, car les sols de la cordonnerie peuvent être rendus glissants par la présence de poussières ou de débris / résidus. Des sols inégaux ou encombrés, souillés par des colles / solvants / résines répandus aux sols augmentent également les risques de chutes. Ce danger de chuter de plain-pied est présent toute l'année. Dans les périodes où les sols sont sales et/ou mouillés, les risques liés aux chutes augmentent fortement. Les dommages possibles sont des chutes pouvant engendrer des hématomes, des plaies ouvertes pouvant s'infecter en cas d'absence de désinfection, des entorses, voire des fractures.


A ces chutes de personnes s’ajoutent également les chutes d’objets situés en hauteur. Dans les cordonneries, certaines fournitures peuvent être stockées en hauteur sur des étagères afin de gagner de la place. Au fil du temps, ces objets ont tendance à s'accumuler sur les étagères ce qui augmente le risque de les voir chuter sur les personnes qui travaillent en dessous. Ce risque est présent toute l'année dans les cordonneries. La probabilité d'accident de ce type est plus élevée lorsque les étagères sont surchargées, lorsque le rangement est négligé pour une quelconque raison, ou si le cordonnier est amené à travailler fréquemment en dessous des étagères de stockage. Les principaux dommages possibles résultant de la chute d'objets stockés en hauteur sont des plaies, des hématomes, des fractures, voire des traumatismes crâniens pouvant dans de rares cas provoquer la mort de la personne.


Enfin, les cordonniers sont soumis aux risques d'électrocution, car ils travaillent principalement sur des machines fonctionnant à l'électricité, raccordée sur des réseaux électriques 230 volts, voire triphasés 380 volts. Le risque est présent tout au long de l'année. Il est majoré si le cordonnier travaille dans des locaux avec des installations électriques vétustes, non vérifié périodiquement, ou encore si les différentes machines électriques qu'il utilise ne sont pas pourvues d'un raccordement à la terre. Les principaux dommages matériels possibles résultant du risque électrique sont des départs de feu pouvant provoquer l'incendie des locaux. Pour les personnes, les dommages possibles sont des brûlures aux 1ers, au 2e ou encore au 3e degré, voire la mort par électrocution.



Les risques chimiques du métier de cordonnier.


Le travail du cuir et du caoutchouc est également un important facteur de risque. Les cordonniers travaillent régulièrement cette matière sur les chaussures et vêtements que leur apportent leurs clients. Or, le travail du cuir est générateur de poussières classées cancérigènes par le CIRC. Le risque est principalement présent lors de certaines opérations de travail du cuir générant de grandes quantités de poussières telles que le ponçage ou encore le grattage. Les poussières de cuir qui sont des particules très fines, réussissent à passer à travers la cavité nasale et à s'attaque à la trachée ainsi qu'aux poumons, en engendrant notamment une inflammation des muqueuses et des bronches. Cela provoque des rhinites (démangeaisons, éternuements, nez qui coule) ainsi que des réactions asthmatiques. De plus, il est maintenant certain que les poussières de cuir sont cancérogènes.


Le travail de tous types de métaux est également un important facteur de risque. Les cordonniers sont amenés à travailler les métaux tel que le fer, l'acier, le cuivre le zinc ou le nickel. Or, les poussières de ces différents alliages sont génératrices de pathologies respiratoires aiguës ou chroniques, de maladies neurologies ou cardio-vasculaires. Les risques sont principalement présents lors des opérations de travail du métal générant de grandes quantités de poussières de métal (ex : réalisation de clé à la demande d'un client). Mais le risque est également présent lors du nettoyage de l'atelier après avoir émis d'importantes poussières. Les risques varient en fonction des différents types de métaux travaillés :


Poussières de fer : sidérose, pneumoconiose de surcharge Poussières d'acier inoxydable: Cancers (ethmoïde, sinus, bronches) Poussière de cuivre : insuffisance hépatique et rénale, fièvre des fondeurs. Poussières de zinc : fièvre des fondeurs Poussières de nickel : pathologies respiratoires et asthme professionnel



Les cordonniers utilisant également des produits chimiques divers et variés, ils sont exposés à des risques particuliers résultant d’une possible exposition cutanée. Les cordonniers sont amenés à utiliser de nombreux produits chimiques dans leur quotidien dont la plupart peuvent se retrouver facilement au contact de leurs peaux. Ces produits peuvent générer différents problèmes de santé chronique ou de long terme. Le risque est principalement présent lors de l'utilisation de produits tels que les décapants, les solvants, les résines, les colles, les teintures et les colorants. Le risque est majoré en fonction de la dangerosité du produit, de la quantité de produit au contact de la peau et du temps d'exposition. Les premiers symptômes observables sont souvent l'apparition de rougeurs sur les zones au contact du produit, des sensations de démangeaisons ou de brûlures. Des dermatoses, de l'eczéma, des fissures, des crevasses et/ou des desquamations (peau qui pèle) peuvent ensuite se manifester. Enfin, en cas d'exposition répétée avec des produits classés CMR, des cancers, des mutations ainsi que des problèmes reprotoxiques peuvent toucher les cordonniers.


Dans certains cas, l’inhalation de ces produits chimiques pose également problème. En effet, les cordonniers sont amenés à utiliser de nombreux produits chimiques dans leur quotidien dont la plupart sont volatiles et donc facilement inhalable. Ces produits peuvent générer différents problèmes de santé chronique ou de long terme. Le risque est principalement présent lors de l'utilisation de produits tels que les décapants, les solvants, les résines, les colles, les teintures et les colorants. Le risque est majoré si ces produits sont pulvérisés (ex : au pistolet) au lieu d'être appliqués par contact (ex : au pinceau). Les COV (Composés Organiques Volatiles) de ces produits vont être inhalés par les personnes au cours de leurs utilisations. Ils vont se retrouver dans les poumons où ils passent alors dans le sang ce qui leur permet de se répandre dans tout le corps, notamment au niveau du coeur et du cerveau. On observe alors des irritations de la gorge, des organes respiratoires (rhinites, asthme), des troubles digestifs (nausées) voire des troubles cardiaques ainsi que du système nerveux.




Les risques biologiques du métier de cordonnier.


Le travail de cordonnier consistant à réparer divers objets du quotidien portés par les clients expose à la contamination par des micro-organismes. En effet, les cordonniers peuvent être exposés aux micro-organismes en touchant les différents vêtements et objets que leur ramènent leurs clients. Le risque est principalement présent lorsque l'on se blesse, lorsque l'on a des plaies ouvertes non refermées et non désinfectées et que l'on touche les vêtements et objets rapportés par la clientèle. Les dommages possibles sont la contamination par différents agents infectieux tels que des bactéries et/ou des virus.


A cela s’ajoute aujourd’hui le risque important de contamination par le corovanirus. En effet, le COVID-19 se propage encore actuellement en France et plus largement dans le monde. Il peut se transmettre de personne à personne, mais également via des surfaces contaminées, c’est-à-dire au travers des objets manipulés par les cordonniers. Ce risque de contamination au COVID-19 restera présent pendant toute la période de la pandémie, notamment au contact de personnes présentant ou non des symptômes, mais également en touchant des surfaces contaminées. Il peut en résulter des maux de gorge, de la toux, une perte de goûts et/ou d'odorat, de la fatigue, de la fièvre, des courbatures, des difficultés respiratoires voire la mort.



Conclusion

Les cordonniers sont exposés à des risques professionnels à la fois nombreux tout en étant très diversifiés. Cela s’explique par le nombre important de taches qu’ils sont susceptibles de réaliser ainsi que par les différentes matières qu’ils sont capables de prendre en main au sein de leur travail. Que ce soit pour réaliser l’étude de vos risques professionnels, pour mettre en place une campagne de prévention des risques pertinente, ou tout simplement pour réaliser votre document unique d’évaluation des risques professionnels, confiez cette tâche à un ingénieur sécurité compétent enregistré en tant qu’IPRP (Intervenant en Prévention des Risques Professionnels) tel que Document Unique Facile.

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