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Évaluation des risques professionnels des Vignerons

Les vignerons exercent une profession indissociable du patrimoine agronomique et culturel Français. La culture de la vigne représente une part extrêmement importante de l'agriculture française : une exploitation agricole sur cinq en France est de type vitivinicole, ce qui fait que la filière permet d'employer 500 000 personnes selon les données du CNIV. Pour autant, la culture du vin et en particulier le métier de vigneron expose à d'importants risques professionnels au quotidien.

Afin d'aider les vignerons à mieux identifier les risques professionnels auxquels ils font face au quotidien, nous avons écrit cette fiche métier qui décrit la majorité des risques professionnels de la profession. Cette fiche pour permettra de réaliser plus facilement votre évaluation des risques professionnels et par la suite d'écrire votre document unique d'évaluation des risques (DUER) dans lequel il sera impératif d'intégrer une campagne de prévention des risques professionnels.

Les risques physiques du métier de vignerons.

Pour les vignerons, le travail de la vigne expose à de nombreux problèmes physiques. En effet, les vignerons sont amenés à travailler dans des postures contraignantes tels qu'avoir le dos courbé s'accroupir, etc. lorsqu'ils travaillent à l'entretien de leurs vignes. Ces problèmes de postures contraignantes se rencontrent lors de plusieurs types de taches tels que la taille, le palissage, le pliage ainsi que la coupe. Pour les vignerons, les postures à adopter sont d'autant plus contraignantes que les vignes peuvent se situer sur un coteau ou sur un terrain pentu. Il est à noter que comme un grand nombre de risques physiques, les postures contraignantes sont d'autant plus dangereuses qu'elles sont réalisées dans des conditions climatiques difficiles. Il s'agit notamment de température faible en période hivernale, ou au contraire de température élevée en périodes estivales. L'humidité est également un facteur aggravant des possibles dommages physiques résultants des postures contraignantes tel que Les Troubles Musculo Squelettiques (anciennement appelé affections périarticulaires) au niveau du dos. La colonne vertébrale ainsi que les cervicales et les lombaires sont particulièrement exposées (trouble dorso-lombaire, dorsalgie, cercivalgie). Pour ce qui est des membres inférieurs, des traumatismes aux genoux ainsi qu'aux chevilles sont possibles et se manifestent par des entorses. Enfin, un vieillissement prématuré des structures ostéo-articulaires peut aboutir à une inaptitude professionnelle reconnue comme maladie professionnelle par l'assurance  maladie au titre du tableau 39 du Régime agricole.

Autre contrainte physique importante pour les vignerons lors du travail de la vigne dans les champs : les gestes répétitifs. En effet, les vignerons doivent réaliser de nombreux gestes répétitifs lors de l'entretien de leur vignoble, en particulier lors des opérations de taillage,   de palissage, de pliage et de coupe avec des outils manuels, mais aussi lors de l'attachage, de l'accolage, du relevage et de l'effeuillage qui sont la plupart du temps réalisés à la main. Les risques provenant de gestes répétitifs sont plus susceptibles de se présenter lorsque les travaux d'entretien de la vigne sont réalisés dans des conditions de froid (hiver), d'humidité ou de chaleur importantes en été. Les dommages possibles sont des Troubles Musculo Squelettiques au niveau des membres supérieurs. Sont notamment touchés les poignets avec le syndrome du canal carpien, les coudes avec des épicondylites, ainsi que les épaules avec des tendinites. Dans le pire des cas, les gestes répétitifs occasionnent un vieillissement   prématuré des structures ostéo-articulaires pouvant aboutir à une inaptitude   professionnelle. Celle-ci est maintenant reconnue comme maladie professionnelle dans le secteur de la viticulture en raison du nombre important de professionnels touchés.

Un autre facteur de risque auquel on ne pense pas systématiquement lorsque l'on est vignerons est la station debout prolongée. En effet, les vignerons sont amenés à être en position debout statique prolongée une bonne partie du temps lorsqu'ils travaillent à l'entretien des vignes, notamment lors des taches de taille, de palissage, de pliage et également de coupe. Là encore, les risques sont plus particulièrement présents lorsque les travaux d'entretien de la vigne sont réalisés dans des conditions importantes de froid (en hiver majoritairement), d'humidité ou de chaleurs importantes (principalement en été et plus encore lors des périodes de canicules). La station statique prolongée engendre des Troubles Musculo Squelettiques au niveau du dos qui se traduit par des lombalgies ainsi que des cervicalgies, et au niveau des membres inférieurs avec de possibles traumatismes aux genoux et aux chevilles (entorses).

Quittons les champs pour rejoindre la cuverie. Là aussi, les situations à risque ne manquent pas, à commencer par le travail en hauteur. Pour accéder au haut des cuves lors de certaines opérations telles que le pigeage, les vignerons sont soumis à d'importants risques de chute de   hauteur. Ces risques sont à la fois présents lors du travail en haut des cuves, mais aussi lors de la phase d'accès à cette zone de travail en hauteur. La sécurité du moyen d'accès utilisé (échelles, passerelles, etc.) est là un facteur déterminant permettant de réduire l'exposition aux risques. Les dommages possibles engendrés par les chutes de hauteur sont des foulures, des entorses, des hématomes, ainsi que des fractures. Dans des cas plus rares, une chute avec fracas de la tête sur le sol ou sur des outils peut conduire à des traumatismes crâniens.

Autre problématique au travail en cuverie, les risques liés aux buits. En effet, les vignerons peuvent être amenés à travailler dans une atmosphère bruyante lors de l'utilisation des machines dans la cuverie, mais aussi lors de la mise en bouteille du vin. Le risque varie en fonction du type et du nombre de machines utilisées (bruit généré plus ou moins important) ainsi que du temps d'exposition (plus ou moins long). Sur le court terme, les vignerons s'exposent à une fatigue auditive qui peut générer un manque d'attention et l'augmentation du risque de blessure. Sur le long terme, l'exposition aux bruits génère des surdités professionnelles progressives dont la plupart des vignerons ne se rendent pas compte. Cette surdité s'accompagne de nombreux effets indésirables : acouphènes, sifflements, bourdonnement, vertiges, migraines. L'utilisation d'Équipements de Protection Individuelle (EPI) contre le bruit est le moyen le plus simple, le plus efficace et le moins onéreux pour se protéger de ces risques.

Les risques chimiques du métier de vignerons.

Parmi les différents risques chimiques qui touchent les vignerons, ceux qui sont majoritairement préoccupants proviennent des produits phytosanitaires. En effet, la viticulture utilise de nombreux produits phytosanitaires : insecticides et herbicides permettant le traitement des adventices ainsi que des fongicides qui permettent le traitement de l'oïdium, du mildiou et du botrytis. Le vigneron peut être exposé à ces différents produits phytosanitaires par voie orale, respiratoire ou bien par voie cutanée. Les risques liés aux produits phytosanitaires se manifestent principalement lors de la préparation des produits, du traitement par épandage, du nettoyage, de la vidange des cuves, et à l'utilisation si jamais le pulvérisateur présente un dysfonctionnement. Pour ce qui est des risques à proprement parler, Il y'a tout d'abord la possibilité d'être intoxiqué. Une intoxication de type aiguë (lié à une exposition accidentelle) peut générer : troubles cutanés, troubles digestifs, troubles et difficultés respiratoires, douleurs musculaires, troubles nerveux, et troubles cardiovasculaires. L'exposition à ces produits phytosanitaires est d'autant plus néfaste qu'elle se fait sur le long terme et de manière répétée (on parle alors d'intoxication chronique par opposition aux intoxications aigues). Cela reste vrai y compris si les doses de produits inhalés sont faibles, car il y'a un phénomène de bioaccumulation dans l'organisme. Celui-ci peut générer sur le long terme des troubles du système nerveux, des effets cancérigènes et mutagènes ainsi que des perturbations endocriniennes, car la plupart des produits phytosanitaires sont des produits CMR (Cancérigène - Mutagène - Reprotoxique).

 

Mais les vignerons n'utilisent pas seulement des produits phytosanitaires. Leur utilisation de produits détergents / désinfectants en quantité importante est également problématique en ce qui concerne leur santé. Cela est pourtant difficilement évitable, car au sein de la cuverie, il est nécessaire de maintenir l'hygiène des locaux et des machines afin de garantir l'absence de toute source de contamination. Pour cela, l'utilisation de produits de type détergents et/ou désinfectants est relativement habituelle. Si le risque lié à ces produits d'entretien est évidemment présent lors de leurs utilisations, il l'est également lors de leur préparation (ex : dilution) et de leur rangement en raison du fait que les produits peuvent couler sur leurs contenants). Les dommages possibles résultants de l'utilisation de produits de types détergents et désinfectants sont des sensibilisations allergiques (dermites, eczéma), des brûlures cutanées ou oculaires, une sensibilisation allergique (eczema / asthme). Ces produits peuvent également produire des intoxications en cas d'inhalation accidentelle. Nous rappelons à cette occasion que tout vendeur de produits chimiques quel qu'il soit, phytosanitaire ou ménager, doit vous fournir les Fiches de Données de Sécurité correspondant lors de la vente. Ces FDS sont obligatoires à tout professionnel utilisant des produits chimiques et leurs absences risquent de vous poser problème en cas de contrôle de l'inspection du travail.

 

Enfin, autres risques chimique et cette fois relativement propre au vigneron, celui lié à l'exposition au Dioxyde de Carbone (CO2). Les vignerons y sont confrontés, car lors du processus de vinification, les vignerons laissent fermenter le moût de raison dans des cuves. Ce processus de fermentation dégage du CO2 (dioxyde de carbone) qui est responsable chaque année d'accidents graves, voire mortels. Pour s'en prémunir, il est d'abord important de comprendre à quel moment les risques d'intoxications sont présents. Or, la majorité des accidents ont lieu lors du décuvage, c’est-à-dire lorsque l'on vide une cuve qui a connu une longue période de fermentation. Si le CO2 est un gaz inoffensif à faible concentration et que nous rejetons d'ailleurs continuellement de notre organisme, une concentration élevée expose à de possibles risques sur la santé. Par exemple, une exposition de 15 minutes à une atmosphère contenant 3% à 8% de CO2 provoque des difficultés respiratoires s'accompagnant parfois de maux de tête. Une exposition supérieure à 10% pendant plusieurs heures peut déjà entraîner la mort par asphyxie chez certaines personnes. Pour éviter ces accidents pouvant s'avérer mortels, il est nécessaire d'avoir une ventilation des locaux efficace lors des opérations de décuvage, d'installer un détecteur de CO2 fixe mural avec seuil de détection à 3% de CO2 à installer en pied de mur que l'on peut également compléter d'un détecteur de CO2 portatif que l'on attachera à sa ceinture.

Conclusion

Les vignerons sont confrontés à de nombreux risques professionnels à deux composantes majeures. La première composante et physique, principalement en raison d'un travail qui reste encore aujourd'hui très manuel. La deuxième composante et chimique, en raison de la nécessité d'utiliser de nombreux produits, qu'ils soient phytosanitaires ou d'entretiens, au champ comme à la cuverie. Pour réaliser une évaluation des risques professionnels de qualité qui englobe l'ensemble de ces risques, ainsi que les risques biologiques, incendies, routiers de votre exploitation, confié votre DUERP à un Intervenant en Prévention des Risques Professionnels (IPRP) enregistrés à la DIRECTE. Document Unique Facile peut vous accompagner, en totalité ou en partie, pour la réalisation de votre évaluation des risques professionnels et dans la réalisation d'un calendrier de prévention sur mesure.

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